Peintre des paroles oubliées, Julius Baltazar délia très tôt son poignet avant de libérer sa langue qui se jouait des mots à la manière des hirondelles le printemps, sur le fil de possibles graphiques dans la spontanéité d'une encre jaculatoire qui s'émancipe du bien-pensant. Pourquoi, alors, ne pourrait-il pas être surréaliste à sa manière ? [.] Il peint essentiellement sur papier (même si ses plus belles toiles ornent les murs des grandes collections), grave sur du plastique (et tire ses ouvres au Canada), enlumine des centaines de livres (plus de cent quatre-vingt rien qu'avec Michel Butor) depuis plus de trente ans, colorie des enceintes (Bose), des cartes téléphoniques (Francetélécom) ou des guitares (ses cigar-boxes sont légendaires) ; bref, il s'amuse à jaillir là où on ne l'attend pas.
François Xavier (extrait du catalogue de l'Exposition-Donation des livres peints de Baltazar à la Bibliothèque municipale d'Angers). |